mercredi 23 janvier 2013

ce sera plus difficile demain



« L’environnement économique 
sera plus difficile l’an prochain »


Je me suis longuement interrogé ce qui guidait Angela Merkel pour entrainer ainsi l’Europe dans la récession, pour trouver dans cette succession de mauvaises nouvelles la conviction de poursuivre son œuvre. Cette phrase tirée des vœux de la Chancelière apporte l’éclairage nécessaire et tout devient clair. L’Europe doit expier. Elle doit expier sa prospérité trop éclatante, elle doit mériter sa rédemption et Angela Merkel sera sa Némésis. Nous avons quitté le domaine économique pour entrer dans celui du mysticisme. Un monde bien plus dangereux car c’est dans ses contradictions les plus évidentes que le croyant puise de nouvelles forces. 

Ce monde mystique et inaccessible au commun des travailleurs possède ses propres vérités absolues et impénétrables: L’euro nous protège de l’inflation ; qu’importe si le prix de l’immobilier et la spéculation pétrolière ont depuis longtemps digéré l’économie que pouvait représenter l’achat d’un tee-shirt chinois. Les politiques ne doivent pas s’occuper de la monnaie ; qu’importe si cela a conduit à confier à la City le cours de l’euro.  Il a ses mantras : la dépense publique est mauvaise, Il est juste de fuir l’impôt. Il a son Graal : La flexibilité qui apportera à tous la lumière promise.

Le gardien des enfers
Ce monde a ses Héraults et ses victoires grandioses : Sarkozy le fougueux qui a sauvé l’euro. Plusieurs fois. Hollande le gris qui lui aussi a sauvé l’euro mais a en plus relancé la croissance et sur lequel de grands espoirs sont fondés. Ce monde a ses apôtres: Draghi l’étincelant, gardien de la BCE ou encore Rajoy le pieu qui applique jusqu’à la souffrance la sainte parole. Mais attention, ce monde a aussi sa créature, son cerbère aux trois têtes CE, FMI, BCE prêt à dévorer tous ceux qui chercheraient à sortir des enfers où leur incurie les a justement précipités.

Heureusement ce monde a aussi son paradis. Un endroit merveilleux, fait de banquiers finançant l’économie, d’un marché efficient, d’une juste concurrence et du bonheur pour tous. Mais pour mériter ce paradis, le chemin est encore long nous prévient Merkel et l’austérité sera notre croix. Patience et courage nous dit-elle mais je me demande s’il reste vraiment de beaux jours pour ceux qui les auront mérités. Bonne année tout de même!

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8 commentaires:

  1. Angela Merkel est de culture protestante en plus d'être originaire de l'ex RDA....

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  2. Et si elle disait "L’environnement économique sera plus difficile l’an prochain" parce qu'elle est bien placée et qu'elle sait que l’environnement économique sera plus difficile l’an prochain ?

    Ce serait trop simple ?

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    1. C'est d'autant plus simple que le niveau de difficulté dépend en grande partie d'elle. Elle ne nous annonce pas une fatalité, elle nous annonce sa décision.

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  3. Ce que je voulais dire avant que le systeme n'avale mes mots, c'est qu'ici aussi. on entend un langage politique qui peut faire l'object d'une critique similaire. les Republicains, certains Democrates, et une bonne partie de la presse d'opinion insistent qu'il faut "reformer" (entendre, reduire)les systemes d'assurance vieillesse (Social Security et Medicare) au nom d'un "sacrifice" que tous doivent faire pour resoudre la "crise" budgetaire, alors meme que ces systemes sont auto-finances et n'ont que peu de rapport avec le budget general de l'etat federal ou le deficit. Mais apparemment, il faut "sacrifier" quelque chose, ou plus exactement quelqu'un pour que tous rentre dans l'ordre (bien entendu, il n'est jamais precise qui d'autre, a part les vieux et les pauvres, doit se sacrifier)

    Laurent

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    1. Merci Laurent, La notion de sacrifice complète parfaitement le tableau!

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  4. Bonjour, merci pour l'article.
    vous écrivez :

    "CE, FMI, BCE prêt à dévorer tous ceux qui chercheraient à sortir des enfers où leur incurie les a justement précipités."

    Mais combien ce cerbère a déjà dévorés tout crus ?

    Jeanne

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  5. "Le péché des politiques Français est de laisser l'illusion en France qu'une autre politique est possible". Cette phrase d'un Think Thank Allemand résume bien ce qu'est devenue la démocratie en Europe.... Une seule religion : le marché et la démocratie apparaît de plus en plus comme un frein à la mondialisation.

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