mercredi 14 novembre 2012

Ce pacte est fondé sur un mensonge d'Etat


« Ce pacte est fondé sur un mensonge d’Etat »


Copé a prononcé cette phrase pour parler des dernières mesures de compétitivité. Elle est intéressante car on pourrait la considérer elle-même comme un mensonge. Et peut-on mentir pour dénoncer un mensonge ?  Mais Copé n’en est déjà plus à ce genre de finesses, il est déjà bien plus loin, il a un coup d’avance Copé et il ne se retourne déjà plus que pour accuser les autres de ses propres turpitudes. Car il est bien là le problème, l’un des héritages de l’ère Sarkozy parfaitement assimilé par sa terrible filiation: Le mensonge flagrant comme argument récurrent et assumé du discours politique.


Attention je ne parle pas des grosses approximations, des outrances, ni des erreurs, ni même de la mauvaise foi de celui attrapé la main dans le sac qui nous désespèrent depuis 30 ans. Non je parle bien de quelque chose d’autre, de plus inquiétant encore. Je parle du vrai mensonge. Celui sans complexe. Celui qui rend le terme contre-verité encore plus ridicule. Je parle du mensonge utilisé comme argument central et répété en parfaite connaissance de cause par un responsable politique national devant des millions de personnes. Celui dont l’auteur a parfaitement conscience et en fait le choix délibéré soit pour provoquer la colère soit parce que la vérité ne lui permet pas de faire aboutir son raisonnement.

Une pierre fendue
Sarkozy a été le premier à légitimer ce type de mensonge comme élément de communication dans le discours politique récent. A celui qui lui demandait pourquoi il avait affirmé que lui seul avait eu le courage de se rendre à Fukushima après l’explosion nucléaire, il a répondu que oui c’était faux mais cela correspondait mieux à son discours justement orienté sur le courage! Ce n’est pas bien grave penseront certains mais il a été suivi par l’affirmation que jamais il n’avait eu l’intention de vendre une centrale nucléaire à Kadhafi alors que des millions de français l’avaient vu et entendu justifier ainsi les honneurs faits au dictateur Libyen. Et c’est là que nous avons un vrai mensonge d’Etat, assorti d’une grossière tentative de réécrire le passé. Sarkozy avait semé une nouvelle mauvaise graine qui allait dévorer à son tour sa filiation.

Copé tout d’abord qui affirme sans trembler des genoux dans un quotidien national que le gouvernement a supprimé les heures supplémentaires ou encore que père et mère vont devenir parent A et B. Pelletier dans la foulée qui affirme qu’il y a 50.000 représentants syndicaux dans l’éducation nationale. Tous ces mensonges s’enchainent avec une fréquence affolante et ne laissent déjà plus beaucoup de place pour autre chose.

Mais comment un responsable politique prétendument national peut-il aussi facilement franchir chez nous les limites de la morale et de la probité, à toute vitesse, sans se soucier des conséquences? On me trouvera naïf, mais je crois qu’il est sain de se le demander et surtout de s’en inquiéter car les autres limites ne sont plus bien loin. Il faut pour cela accepter que l’audace de mentir de manière si ouverte, si grossière, si évidente n’est même plus un problème moral dès lors que l’on se persuade que son ambition personnelle dévorante se confond avec l’intérêt national du pays. Le mensonge n’en plus un puisqu’il sert le succès d’une cause supérieure. C’est alors autre chose. Et il est fort possible que cette autre chose n’ait pas fini de grossir et de se transformer. A moins, à moins, que la raison ne revienne et que certains ne retournent à l’obscurité dont ils n’auraient jamais dû pouvoir s’échapper. 





3 commentaires:

  1. Avec le recul ce billet ressemble à une prédiction!

    RépondreSupprimer
  2. mai 2014, Les limites de la légalité ont été à leur tour franchies.....Mais Copé démissionne la tête haute....

    RépondreSupprimer
  3. "L'UMP aurait payé 24 000 euros de billets d'avion de Madame Copé"
    Ya bon l'argent public.......

    RépondreSupprimer

Un commentaire, une réaction? Merci de veiller à leur qualité.