vendredi 7 décembre 2012

Il y a un manque à gagner



« Il y a un manque à gagner »


Une sombre menace pèse sur un groupe gigantesque de 100 milliards de chiffre d’affaires et demande l’intervention publique de son pdg. Une phrase angoissante prononcée par Gérard Mestrallet, patron de gdf suez, lors de sa dernière conférence de presse. La position dominante de la Russie poserait-elle finalement des problèmes stratégiques d'approvisionnement, les difficultés des marchés financiers priveraient elles le groupe des financements indispensables à sa survie, les énergies renouvelables deviendraient elles un concurrent crédible? Non, tout ceci n’est rien. Rien face à la menace que doivent affronter Gérard Mestrallet et le groupe Suez.


Ce manque à gagner qui mérite ainsi d’être souligné devant l’ensemble de la presse et des actionnaires internationaux par le pdg d’un des plus puissants groupes français, ce manque à gagner qui vient conforter l'impérieuse nécessité d’un vaste plan d’économies, c’est l’application des tarifs réglementés du gaz. Gérard Mestrallet, le président directeur général de ce groupe de 6 milliards de bénéfice net, de ce groupe en monopole œuvrant sur le secteur stratégique de l’énergie, identifie l'Etat français comme la principale menace pour ses résultats. 

Un homme éclairé
Gérard Mestrallet. Un grand libéral. A peine avait-on finit de lui livrer sur un plateau d'argent l'entreprise publique gdf et ses millions de clients captifs, qu'il attaquait déjà son bienfaiteur en justice pour en obtenir davantage. Un homme d’une grande probité qui osait peu après se féliciter que jamais son groupe n’avait bénéficié d'aide publique (sic) quand l’Etat, son créateur, avait dû refinancer des banques et des industries dans l'inquiétude générale.

Un homme courageux qu’une hausse de ses tarifs de 80% en 7 ans n’a pas gênée pour accuser l'Etat actionnaire et ses tarifs réglementés de lui avoir fait perdre 180 Millions, soit 0,2% de son chiffre d’affaires. Mestrallet, un homme respectable qui n’a pas hésité un instant à multiplier son salaire par 4 en 4 ans.

Mais Mestrallet c’est aussi ce visionnaire qui n’a pas hésité à s’engager sur le long terme auprès des russes à payer le gaz 5 fois le prix qu’il ne vaut aujourd’hui aux usa. Un homme qui, si un jour nous exploitons le gaz de schiste, n’hésitera pas non plus à le vendre bien plus cher prétendant ainsi compenser d'irrémédiables dégâts environnementaux.

Bref, un grand capitaine d’industrie français, inflexible, courageux, visionnaire et apolitique comme les aime le medef. De ces grands capitaines d’industrie que le monde entier nous envie paraît-il. Et moi j’ai vraiment envie que l’on reparle du plafonnement des salaires des dirigeants d’entreprises publiques.

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Je ne suis pas le seul à être inspiré par Mestrallet : un blog  


2 commentaires:

  1. Je n'ai pas retrouvé l'interview de Mestrallet quand il a eu l'audace d'affirmer que son groupe n'avait jamais bénéficié d'aides publiques, quelques temps après s'être vu offert GDF par le gouvernement de l'époque. Je l'avais lu sur le figaro mais c'est archivé. Si quelqu'un le retrouve j'en serais ravi.Merci.

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  2. Il s'agit d'un article du figaro de mars 2009 au sujet des stock option de Mestrallet.

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