dimanche 16 décembre 2012

Je ne ferai qu'un seul mandat



« Je ne ferai qu’un seul mandat »

J’ai hésité un long moment avant de citer Xavier Bertrand tant son interview sur BFM TV de dimanche dernier avait été un dégoulinant concentré de poncifs. Il alla même jusqu’à prendre appui sur les petits vieux à la retraite misérable, sur les femmes abandonnées avec leurs enfants, sur de fragiles handicapés sans défense pour justifier la larme à l’œil et le poing serré sa détermination politique. Car Xavier Bertrand n’est pas un homme politique c’est un Saint homme, c’est Saint Denis. Et dans sa quête d’une plus grande pureté, il a eu une révélation « le prochain président de la République ne devra faire qu’un seul mandat », qui devenait aussitôt pour ce candidat déjà déclaré aux futures primaires à droite : « je ne ferai qu’un seul mandat ».

Tel Bouddha
Six mois après la défaite, alors que la droite reste enkystée dans un passé stérile, Xavier Bertrand prend de la hauteur et nous annonce son premier engagement de futur candidat à la Présidence de la République : un seul mandat. Une promesse et une excuse, Xavier Bertrand fait coup double. Une promesse bien sûr, mais aussi une excuse car cette séduisante idée repose sur l’acceptation préalable de l’irresponsabilité de nos dirigeants qui seraient condamnés à un échec programmé lors de leur premier mandat. Ce n’est qu’une fois libéré du lourd fardeau de la réélection que l’homme politique peut enfin donner libre cours à sa grandeur, à son génie, à son envie de réformes. C'est par ce sacrifice que l'élu retrouvera la confiance du Peuple, il doit donc être son premier engagement, celui par lequel tout redevient possible. Guidé par cette révélation, Xavier nous promet ainsi de passer directement à l’étape 2, celle que Sarkozy n’a malheureusement pas pu atteindre... 


Il est vraiment dommage que cette brillante analyse ne fonctionne que pour le mandat de président de la République. Xavier Bertrand qui en est à son 4ème mandat de député aurait pu y trouver une application intéressante. Mais attention Xavier, compte tenu du nombre d’hommes politiques eux aussi guidés par la foi et le devoir, cette réforme pourrait obtenir bien plus de soutien que le minimum requis de 3/5ème des parlementaires. Pour terminer, je ne peux m’empêcher de citer une autre illumination de X. Bertrand décidément tout ragaillardi par 3 législatives partielles : «les contrôles fiscaux sont bien la preuve que dans ce pays, on ne fait pas confiance aux chefs d’entreprises »(sic). Une phrase déjà toute nue.
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1 commentaire:

  1. Si on suit son raisonnement, on ne peut même pas le croire puisqu'il se soucie déjà de son éléction! C'est tordu.

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