samedi 1 décembre 2012

Il faut baisser le coût du travail

"Il faut baisser le coût du travail."



Cette petite phrase est partout. La solution à la crise est simple: il suffit de baisser le coût du travail, faire comme en Allemagne, faire du Schroeder. Tellement simple que l’on se demande bien pourquoi on ne l’a pas encore fait. Mais c’est une petite phrase qui en dit affreusement long.


Baisser le coût du travail veux tout simplement dire baisser le niveau de protection sociale. Mais dit comme cela, c’est évidemment moins vendeur. Nos experts préfèrent alors dire: il faut faire comme en Allemagne. Ce qui revient au même. Un tel slogan est vraiment merveilleux. Il évite de se poser un tas de questions embarrassantes sur les compétences de nos chers capitaines d’industrie par exemple, sur la qualité du management, sur le goût du risque, sur les méthodes de travail. Il permet surtout et avant tout d’accuser l’Etat. Et ça, ça marche à tous les coups.

Des chèvres parlant du coût du travail
Il n’y a qu’à faire comme en Allemagne. A les écouter, on croirait que les allemands ont en coeur décidé de baisser massivement leurs salaires. Il est temps de donner un peu d'échos à d’autres experts, moins en cour certes, mais qui nous expliquent que le miracle Allemand a été largement aidé par trois facteurs :


Un prix de l’immobilier plus de deux fois moins cher qu'en France. Dès lors, effectivement il devient plus facile de payer le temps plein à 700 euros par mois sans mettre 2 millions de personnes à la rue. C’est aberrant que le coût du travail puisse être traité sans parler du prix de l’immobilier. C’est pourtant ce que font tranquillement nos élites politiques et économiques du fond de leur fauteuil Louis XVI. Un immobilier étonnamment exonéré de toute responsabilité qui conduit pourtant à fossiliser les économies des Français en plus de réduire leur pouvoir d'achat.

Un nombre d’actifs limité par une démographie faiblarde et par l’exclusion des femmes du marché du travail faute de crèche publique et par un congé maternité de 1 an présenté comme une avancée sociale mais qui exclue souvent définitivement du marché du travail à temps plein.
Un Euro entre 1,30 et 1,60$, qui permet de faire fabriquer dans les pays d'Europe de l'Est à la monnaie faible puis de revendre au prix fort en euro zone, garantissant ainsi de jolies marges. Un peu d'assemblage en Allemagne permet en outre d'afficher un made in Germany des plus vendeurs.
Et malgré cela, l’Allemagne conserve un taux d’endettement de 80%, un taux de pauvreté chez les retraités presque deux fois plus élevé qu’en France et d’un tas d’autres choses qui nous rappellent que décidemment le PIB n’est plus rien d’autre qu’une donnée d’entrée dans les formules financières d’indexation des banques. En plus je n'ai pas remarqué que les produits allemands étaient particulièrement moins chers que les produits français mais c'est vrai que je ne suis ni un économiste réputé ni une élite politique ou patronale française.

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