"Le socialisme de l’Offre"
Cette phrase du député PS
Guedj sur LCP résume assez bien la stratégie de Hollande. Etrange phrase en
vérité alors que le PS n’a jamais été adepte de la théorie économique de
l’offre. Lui qui vit au contraire dans le dogme de la demande. Ce nouveau
concept du socialisme de l’offre peut être alors une vraie révolution
intellectuelle à gauche ou bien être autre chose qui n’a rien à voir avec
l’économie.
D’ailleurs que valent ces
théories du 19ème dans un monde dirigé par une finance insatiable, générant des flux financiers
dématérialisés gigantesques, démesurés par rapport à la capacité réelle de
création de valeur des moyens de production desquels elle se nourrit.
Alors pourquoi ce semblant d’adhésion à la compétitivité coût, et avant cela pourquoi aussi avoir cédé aux exigences du très médiatique mouvement des pigeons?
Alors pourquoi ce semblant d’adhésion à la compétitivité coût, et avant cela pourquoi aussi avoir cédé aux exigences du très médiatique mouvement des pigeons?
Le socialisme de la hauteur |
Hollande l’a répété souvent
et avec une grande sincérité. Pour lui le plus grand danger, peut être le
seul, est bel et bien le risque d’un déchirement de la société. Ce
risque de déchirement qu’il a souvent reproché à Sarkozy d’avoir d’abord
exacerbé puis d’avoir érigé en stratégie politique. Ce risque réel de
déchirement alors que s’effondrent tous les repères, que disparaissent toutes les
illusions, que monte la colère en Europe.
L’attention qu’il porte
alors au climat politique, médiatique, l’oblige à rechercher en permanence un
équilibre acceptable. Hors de question pour lui de rester droit dans ses
bottes. Il est essentiel de désamorcer toute crise au plus vite, quitte à
laisser croire qu’il cède à la pression médiatique. Et je crois que c’est sous
cet angle qu’il faut comprendre son intervention et ses décisions. Sous l’angle
d’une obligation à trouver un compromis d’autant plus nécessaire qu’il sait
que le procès en légitimité auquel est soumis son gouvernement n’est pas
terminé.
Sa conférence de presse
ressemblait davantage à exercice de rattrapage aux branches plutôt qu’au récit
d’un plan minutieusement préparé à l’avance. Et pourtant s’étale la
satisfaction des médias, du patronat et même d’une partie de la droite. Cette satisfaction montre bien que l’attente n’était pas d’avoir des réponses
mais uniquement d’être rassurés. Et cela Hollande l’a bien compris. Rassurés, alors que la Grèce, l’Espagne et le Portugal ont déjà basculé
dans le désespoir et la violence, rassurés alors que Merkel sillonne l’Europe
promettant expiation et baisses de salaires, rassurés alors que la troika FMI, BCE,
CE exige et obtient toujours plus de noms de fonctionnaires à licencier, rassurés
alors que les responsables de la crise semblent en tirer de nouvelles forces. Rassurés alors que lui-même qui nous avait promis de changer
l’Europe libérale semble avoir été rapidement vaincu par son pouvoir écrasant. Oui nous
rassurer semble être dorénavant la seule priorité, la seule qui vaille, le seul
enjeu et notre seule attente.
La question est de savoir
combien de temps il faudra tenir. Ça dépendra du temps qu’il faudra au monde
pour retrouver un équilibre. Ça dépendra aussi de l’attitude de l’opposition.
Cherchera-t-elle la vengeance ou verra-t-elle un Président capable de
compromis? Ça dépendra aussi des médias. Retiendront-ils un grand homme
politique ou un personnage faible dans ses convictions?
Ça dépendra de Hollande. Mais plus ça durera plus ce
sera difficile. Mais au moins il est conscient de l’enjeu et je suis
convaincu que s’il le faut vraiment il sera même prêt le moment venu à reconnaître des
qualités à Sarkozy et à la droite. C’est dire si la gauche n’a pas fini de
manger son chapeau. C’est aussi dire si la situation est encore plus grave qu'on ne le croit.
Pour aller plus loin, . La page Facebook est là!
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La crainte d'une société qui se déchire semble bien se réaliser. Du moins à droite. Mais la gauche n'est pas bien loin avec les verts et le PC qui se radicalisent tout autant.
RépondreSupprimeren admettant que le comportement de Hollande soit celui du Père de la Nation qui cherche par tous les moyens à ce quene se déchire pas le tissu fragile de la société francaise , ce serait tout à son honneur, mais celà reste à démontrer; il se veut rassurant dîtes-vous; alors il s'y prend bien mal, et je crains que ses hésitations, circonvolutions, allers-retours permanents, aient plutôt l'effet contraire; et on ne peut pas dire qu'il n'est pas aidé par une opposition engluée dans sa guerre de succession.
RépondreSupprimerPar exemple le refus de l'expropriation de Florange peut être vue dans un sens comme dans l'autre. Tout dépend de notre lecture. Mais le résultat est néanmoins un compromis. Le danger des compromis est qu'ils ne satisfassent personne.
Supprimersur le cas précis, l'expropriation était une idée folle, et je suis certain qu'elle n'a jamais eu l'aval de Hollande; mais à vouloir faire mine de céder au lobby lorrain,en laissant agir Montebourg puis de (faire )trancher comme on sait (heureusement), enfin ne pas assumer complètement en soutenant mordicus son ministre, et en n'écartant pas cette menace dans l'avenir au cas où (alors que tout le monde sait que c'est une posture), bref en faisant la girouette, il perd toute crédibilité, et dans tous les camps politiques.
RépondreSupprimerCette affaire est un cas d'école.
14 janvier 2014. Ça y est, la gauche a mangé son chapeau...
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