dimanche 13 janvier 2013

Une certaine symétrie des formes



"Une certaine symétrie des formes"


C’est par cette sensuelle formule que l’on croirait toute droite sortie d’une présentation artistique, que sont définis les efforts financiers attendus des actionnaires en contrepartie des baisses de salaires rendues dorénavant possibles par le nouvel accord social. Un accord qui n’est autre que la conclusion d’un débat entamé sous Sarkozy sous le nom d’accords compétitivité-emplois. Bien loin du hochet de l’augmentation des cotisations sociales des CDD, la véritable nouveauté est bien la possibilité, prochainement inscrite dans la Loi, de négocier des baisses de rémunération des salariés. Une négociation libre mais menée dans un environnement de crise et avec le licenciement comme alternative légale.  

Une symétrie certaine des formes*
Si la baisse des salaires semble solidement encadrée par un diagnostic partagé et par une dimension conjoncturelle, on ne peut qu’être surpris de la définition du partage de l’effort demandé au capital. C’est pourtant bien par le seul respect d’une certaine symétrie des formes à l’égard de la rémunération des mandataires sociaux et des actionnaires que l’accord entend garantir son acceptabilité sociale et démontrer la participation des actionnaires à l’effort de redressement.

Le dividende qui représente pourtant la forme la plus évidente de rémunération du capital n’est à aucun moment mentionné et sa baisse, voire sa suspension, n’apparaît donc pas comme la symétrie naturelle de l’accord. Cette surprenante absence nous montre que nous sommes bien loin des échanges initiés sur la répartition de la valeur ajoutée entre salaires, dividendes et investissements. Elle entend surtout nous démontrer que l’effort des actionnaires peut prendre d’autres formes moins évidentes, moins sonnantes et on devine déjà que la moins-value potentielle générée par la crise pourrait à elle seule suffire d’argument. 

Dès lors que l’effort de l’actionnaire serait acquis par principe, reste alors à exiger celui du salarié. Mais cet arrangement serait un peu vite oublier que la baisse de valeur de l’entreprise entrainant également des difficultés de financement a aussi une incidence sur les salariés. Indirecte peut-être, mais qui dessine tout autant pour les salariés une certaine symétrie des formes. 

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*Photo : mes petits bonheurs. com

5 commentaires:

  1. La phrase déshabillée? Surtout rhabillée selon votre vision des choses. On n'entend que ce qu'on veut bien entendre, c'est bien connu...

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    1. Vous auriez dit "allez vous rhabiller avec votre phrase déshabillée", je crois que ça m'aurait amusé. Tant pis. Je suppose que votre "on" concerne tout le monde sauf vous? Or en l’occurrence ici il ne s'agit pas d'entendre mais bien de lire l'accord. Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas lire ;-)

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  2. Pas mal ce blog et ces réflexions !

    Dans la même veine, à propos de symétrie voir la symétrie spatiale et la symétrie temporelle

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    1. Merci. Je vais donc me rapprocher des dimensions spatiales et temporelles du sujet.

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  3. Il semble que cet accord encore trop restrictif pour Renault qui a décidé du flou actuel pour négocier son propre accord compétitivité avant la légalisation de l'accord. Probablement parce qu'avec un Loi son PDG devrait faire un (petit) effort sur sa propre rémunération? Renault dont le 1er actionnaire est pourtant l'Etat.

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